Enfin un fils !
Texte clôturant le registre paroissial d'Arsac (33) pour l'année 1776 (relevé par Joël Héraud).
"Dans la dite année, Monseigneur le vicomte de Ségur a eu un fils et, a raison de ce, pour remercier la divine providence, Madame de Basterot son épouse a fait présent d'une belle aube en batiste avec une dentelle d'environ demy aulne de largeur, et messire son mary d'un ornement complet en damas violet brodé d'un septime en argant aisi que letole, manipule, voile, etc...
Et je lay béni"
signé Jean Vincent de Paul Mestivier curé d'Arsac
Une Campanoise étouffée par un tourbillon de neige
L'acte de décès de Marianne BEROT à Sainte-Marie-de-Campan le 18 avril 1762
"L’an 1762 et le 18 huit avril a été inhumée par ordonnance de M. Bernard Puyo, avocat postulant au siège royal de la ville de Bagnere faisant fonction de juge, M. de l’officier obtenant Marianne Berot habitante de la vallée d’Arrea (Arreau très probablement) diocèse de Comminge, fille de feu Paul Berot et la Noemie Peignata mariés, habitans de la présente paroisse, âgée de 50 ans environs, laquelle sudite Berot décéda le 21 février dernier sur la montagne appelée Artigue où elle fut étouffée par un tourbillon de neige conformément à l’ordonnance lavons (sic) inhumée dans le cimetière de cette église. Témoin Louis Théas et Pierre Pailhet qui ont signé avec moi.
Signé : Théas , Pailhet, La……….curé."
Quelques remarques sur cet acte :
1 - Marianne BEROT est décédée accidentellement le 21 février 1762 et l’acte de décès a été rédigé le 18 avril 1762, soit 2 mois après le décès.
2 – Il semblerait que Marianne ait été ensevelie SOUS UNE AVALANCHE appelée singulièrement TOURBILLON DE NEIGE
3 – Comment le décès peut-il avoir eu lieu le 21 février, si ce n’est que les habitants savaient Marianne à cet endroit, que l’avalanche a dévalé ce jour là, mais que le corps a dû être récupéré le 16 ou le 17 avril, à la fonte des neiges.
Doléances de Clohars (Finistère) en 1789 et 1790
Texte de Jean Savina (1876-1949) Professeur d’Histoire à Quimperlé publié en 1930 dans l’hebdomadaire ECHO DE BRETAGNE (Ancien QUIMPERLOIS)
En 1789, Clohars-Carnoët ne formula point de doléances locales. La première municipalité élue sous le nouveau régime, le 11 février 1790, voulut réparer cette omission. Le Conseil général de la commune composé du maire Julien Keruel de Kerantallec, du procureur syndic, Michel Le Delliou, de Kerguilan, de sept officiers municipaux, au nombre desquels figuraient Pierre-Julien Le Gorgeu, recteur, et René Le Dahéron, prêtre, et de seize notables, parmi lesquels venait, au premier rang, Julien Nicolas, vicaire, rédigea un tableau des « besoins de la commune », Ce document fut remis à Joseph Cariou de Kerguisal, membre du Conseil du district de Quimperlé, avec prière de le mettre sous les yeux des administrateurs de ce district.
1° « Notre sacristie a besoin d'être boisée, ainsi que la chambre pour y faire des bureaux, armoires et sièges pour les officiers municipaux et renfermer les titres et lettres patentes et autres papiers concernant la commune.
2° « Qu'il faut un grand autel, un tabernacle, baldaquin et gradins neufs; ceux qui existent actuellement étant totalement pourris et vermoulus,
3° « Que l'autel de Saint Jean est interdit ; qu'il est nécessaire de le refaire à neuf, principalement la boiserie.
4° « Le dais est aussi très usé, malpropre et, sous peu, hors d'état de servir. Un dais neuf fut acheté par le maire, Julien Keruel, en mai 1791.
5° « Le reliquaire est en ruine et dans le cas d’être réédifié. Les bois des cloches ainsi que le beffroi d'icelles sont en très mauvais état et demandent un prompt relabrement
6° « Les chapelles ont besoin de réparations, surtout celles de Saint Eutrope et de Saint Guthiern. Toutes les chapelles de la paroisse ont besoin d'un peu de linge.
7° « La façade du midi du presbytère menace ruine. L'escalier, le plancher du salon et la cloison sont aussi en très mauvais état ainsi que la porte du jardin. On a délibéré plusieurs fois qu'il fallait relever le dit presbytère et on était convenu d'extraire des pierres et d'acheter du bois à cet effet
8° « Nous souhaiterions voir établir à Saint Maurice une école publique où l’on apprit à lire, écrire, chiffrer et le pilotage, vu que notre paroisse est maritime et fournit un grand nombre de sujets sur les vaisseaux du roi et voyages de long cours, sans parler de capitaines sur les bâtiments marchands.
9° « Les habitants du prieuré de Douëlan ont payé, cette année, une dîme exorbitante, sans avoir été desservis depuis le mois de février par MM. les Bénédictins, comme ils y étaient obligés. Il paraît juste qu'on leur accorde quelque dédommagement. Payer un dixième juste du blé, sans parler des rentes, à des personnes qui ne les perçoivent qu'à tel titre et qui ne remplissent pas leurs obligations, il ne paraît rien de plus cruel.
10° « Les corps de garde sont en très mauvais état ; nous n'avons ni poudre ni fusils ni canons, ni aucun moyen de nous défendre si les ennemis venaient attaquer nos frontières.
11° «. Les embarcations, surtout les étrangères, s'exposent souvent à périr plutôt que de se retirer en relâche dans les ports de Douëlan et du Pouldu parce que les droits de relâche et de pilotage sont très chers.
12° « Messieurs les Bénédiclins de Sainte-Croix doivent à la paroisse un constitut de 1 500 I. et une année d'intérêts, échue le 21 juillet dernier et en date du 21 juillet 1781, eu rapport de Maitre Larbre de Lépine.
13° « Les chemins des deux ports du Pouldu et de Douëlan au bourg ont besoin de très grandes réparations et il en est ainsi de la sortie du bourg pour aller à Quimperlé. Celui du bourg au presbytère est impraticable, l'hiver.
14° « Il y a trop d'auberges sur la paroisse, ce qui est cause que plusieurs quittent leurs travaux pour aller boire, Il serait à souhaiter qu'il n'y en ait aucune hors du bourg. Deux ou trois distribuant du vin suffiraient.
15° « Nous demandons et souhaitons d'être maintenus dans la possession de communer dans la lande appelée Lan Meur, appartenant de temps immémorial à la paroisse et qui a été afféagée par le receveur du domaine de Quimperlé à plusieurs particuliers de la paroisse après avoir spolié les litres des archives, lesquels ont été recouvrés et prétendons en conséquence nous en prévaloir.
16° « Il règne dans la paroisse, depuis longtemps, un grand abus à charge aux paroissiens et qu'il serait à propos de réformer, qui est que l'on souffre les maréchaux passagers, sages femmes et même bien d'autres personnes qui quêtent dans cette paroisse. Cela se multiplie de manière que nos campagnes sont dévorées par ces sortes de gens qui même menacent si on les refuse. Le Conseil arrête de faire défense de quêter dans la paroisse parce que les paroissiens paieront en argent les maréchaux passagers, sages femmes et autres personnes qu'ils emploieront à leur service. »