05 juin 2025

Paléographie chez Généalogie 33

Lundi dernier nous avons suivi notre dernier cours d'initiation à la paléographie de la saison.

Nous avons débuté l'année par un acte notarié datant de 1755 :


et avons clôturé nos cours par un "arrest contre les bouhemiens" de 1618 :


La paléographie est une science qui étudie les écritures anciennes. Le mot paléographie vient du grec "Palaios" qui signifie ancien et "graphein" qui signifie écrire. La généalogie et la paléographie sont étroitement liées car la lecture des lettres personnelles, des actes de naissance, de mariage, de décès, notariaux et juridiques nous permet de retracer l'histoire familiale de nos aïeux et de leur époque.

Nous observons plusieurs styles d'écriture au fil du temps dont l'écriture gothique qui semble plus complexe à déchiffrer avec ses formes angulaires et ses ligatures entre les lettres. Des obstacles peuvent interférer dans notre compréhension d'un écrit : les expressions régionales, le vocabulaire spécifique à certains métiers, l'orthographe souvent phonétique, les noms propres, les abréviations, le manque de ponctuation et le papier qui peut être détérioré sans oublier les "fameuses" lignes d'écritures qui le traversent parfois.

Il est donc important de s'armer de patience et de ré - apprendre à lire lettre par lettre, mot par mot et ligne par ligne chaque texte. La paléographie s'appuyant sur la transcription et non sur la traduction, il nous faut également respecter les fautes d'orthographe, le défaut de ponctuation ainsi que le "mélange" de lettres majuscules et minuscules. Si il nous manque un mot, ce n'est pas grave, nous mettons un "?" et nous y reviendrons plus tard ou demanderons de l'aide.

Personnellement, je relis les textes sur plusieurs jours et je trouve toujours de nouveaux mots sans oublier mes outils secrets : crayon à papier et gomme 😉


Notre année d'initiation à la paléographie, dispensée par le Président de l'association Généalogie 33, a été riche en apprentissage et il semble que le Professeur soit fier de ses élèves. Vivement la rentrée...

21 mai 2025

Les filles de Camille


Le lundi 12 mai 2025, Patricia Ghilardi, présidente de l'association "Les filles de Camille", est venue nous présenter le documentaire "Camille et ses filles" réalisé par Christine Salavert - Grizet. Elle est accompagnée de trois pensionnaires du Centre Espoir dans les années 1960 : Eliane, Michèle et Mireille.

Le documentaire retrace une partie de l'enfance de Claude, Jeannine et Monique (maman de Patricia), leur arrivée avec leur enfant au Centre Espoir situé au Château des Arts pour y suivre une formation et en ressortir diplômées.

Une cinquantaine de personnes présentes pour la projection suivie d'un débat

Le Centre Espoir et le Château des Arts

Le Centre Espoir, créé par Madame Chaumet, inspectrice de l'Education Nationale en 1944, est le seul établissement public en France à proposer une formation aux mères célibataires mineures de moins de vingt ans. Elèves et bébés y sont boursiers, ce qui est assez mal vu à l'époque par le rectorat car cela coûte cher à l'Education Nationale. Le reliquat, après paiement des pensions, sert à constituer un trousseau qui sera offert à la mère à son départ de l'établissement : une valise contenant draps, couvertures, vêtements pour l'enfant et la maman.

Localisé initialement dans plusieurs châteaux successifs entre 1944 et 1956, le Centre Espoir est accueilli au château des Arts de Talence à partir de l'été 1956.

Le Château des Arts (photo de P. Ghilardi)

Les mères et les enfants vivaient dans le Château : le rez-de-chaussée et le premier étage étaient constitués des dortoirs pour les mamans, les femmes enceintes et les enfants, d'une salle de bains et d'une chambre pour l'infirmière. Au sous-sol se trouvaient la cuisine, le réfectoire, une buanderie et une salle d'apprentissage pour les arts ménagers. Les cours se déroulaient dans des préfabriqués installés dans le parc. La directrice et l'économe disposaient d'un logement à l'entrée du parc.

Une journée type : la maman se lève, se prépare, fait son lit et descend déjeuner à la cuisine. Puis elle monte chercher son enfant, le fait manger, l'habille et le place dans le parc pendant qu'elle participe aux tâches ménagères avant d'aller en cours. Les enfants sont gardés par des puéricultrices et une infirmière en attendant le retour de leur mère.

L'escalier du Château des Arts
Photo de P. Ghilardi

Des jeunes filles enceintes pouvaient démarrer leur scolarité au Centre Espoir du château des Arts avant de rejoindre la maison maternelle de Cholet en fin de grossesse, et ensuite partir accoucher à la maternité de Pellegrin. A la sortie de la maternité de Pellegrin, elles revenaient à la maison maternelle de Talence jusqu'à ce que leur enfant soit âgé de neuf mois. Pendant cette période, elles pouvaient venir suivre leurs cours au Centre en s'y rendant à pieds. A partir des neufs mois de l'enfant, elles revenaient au Château des Arts avec leur bébé.

Pour celles qui arrivaient à la maison maternelle après avoir accouché en dehors de la maternité de Pellegrin, une quarantaine de vingt et un jours était requise pour la mère et son enfant ; par peur des maladies diverses et vénériennes semble-t-il. Eliane se souvient de cette mise en quarantaine difficile passée enfermée dans une chambre avec son fils sans contact extérieur, elle avait quinze ans et demi.

Il a été dénombré quelques rares cas de jeunes filles non revenues au centre après un accouchement sous x.

Quelques dates clefs :

1944 - création du Centre Espoir qui accueille quelques 30 enfants et leur mère

1956 -  création du collège au Château des Arts proposant rattrapage scolaire et quatre CAP : secrétariat / comptabilité / couture / employée de collectivité

1972 - mise en place de 26 chambres individuelles pour mère/enfant 

1976 - création du lycée professionnel

Puis le nombre des mères célibataires diminue au centre. Il semble probable que ce fait soit dû aux moyens de contraception développés ainsi qu'aux allocations allouées aux "mamans solos".

Le documentaire "Camille et ses filles" réalisé par Christine Salavert - Grizet : Claude, Jeannine et Monique

nous dévoile des secrets, des non-dits, des agressions physiques et verbales, des lacunes éducatives et affectueuses mais également des actes de résilience et de compréhension au sein de certaines familles.

Le documentaire "Camille et ses filles"

En 1960, Monique, seize ans et sa fille Patricia alors âgée de onze mois intègrent le Centre Espoir. Lorsque la mère de Monique apprend que sa fille est enceinte, elle lui impose d'aller dire à la directrice de son collège technique qu'elle est malade et ne peut pas poursuivre ses études. Durant des années, Monique aura honte de cette grossesse précoce et n'osera pas aborder le sujet avec sa fille.

Monique et sa fille Patricia au Château des Arts en 1960
Photo de P. Ghilardi

En bas âge Claude perd sa mère. Son père, incapable de l'élever, confie la petite fille à de la famille en région parisienne. Puis à cinq ans elle est placée dans un orphelinat jusqu'à l'obtention de son certificat d'études l'année de ses quinze ans. Claude est enceinte à quinze ans et demi. A l'annonce de sa grossesse, sa belle-mère exige qu'elle quitte la maison. Claude part donc du sud - est de la France pour Talence en passant par Paris où elle accouche.

Jeannine est surprise par l'arrivée de ses règles à dix ans. Elle en parle à sa mère qui en réponse lui demande de réciter "Je vous salue Marie". Jeannine s'exécute jusqu' à la phrase "et Jésus, le fruit de vos entrailles" sa mère lui coupe la parole et lui demande si elle a compris.

Peut - on parler d'éducation sexuelle ? Si oui elle semble rudimentaire et incompréhensible. Le sujet des filles - mères n'aurait sans doute pas été tabou si celui de l'éducation sexuelle ne l'avait pas été également.

A onze ans, lors d'une sortie avec sa soeur et son ami, elle se retrouve seule et subit les attouchements sexuels d'un inconnu. Alors qu'elle devait entrer en classe de 4ème, elle constate qu'elle est enceinte. Lorsque sa mère l'apprend, elle cache la vérité à son mari par peur d'une réaction violente de ce dernier et préfère enjoliver "l'histoire interdite" en lui annonçant que leur fille part faire ses études à Bordeaux. Un long périple vers l'inconnu va débuter pour une jeune fille qui se souvient encore des cris des sept femmes qui ont accouché avant elle ; "on ne peut pas guérir, on fait avec".

Il y a aussi le souvenir de cette fillette de treize ans enceinte des suites d'un inceste.

Les témoignages nous dressent les portraits de jeunes mères tout juste sorties de l'enfance et qui semblent de pas avoir profité sereinement de l'insouciance de leurs années de pré - adolescence. Les yeux malicieux, Claude avoue cependant avoir fugué une journée du Château avec deux amies pour faire une sortie cinéma avec des garçons. Elles se souviennent toutes de cette fenêtre du Château des Arts depuis laquelle elles apercevaient des garçons venus les saluer. Des sourires sur leur visage en évoquant ce souvenir et puis cette phrase "nous faisions attention, nous avions toutes un enfant".

Elles ont eu le courage et la force de surmonter cette épreuve d'abandon familial, de honte ou de déshonneur pour certaines, d'éloignement de la structure familiale pour d'autres en étant accueillies, dans les années 1960, au Centre Espoir par une Mademoiselle Bru qui dirigeait l'établissement d'une main de fer dans un gant de velours. Elle gérait le centre et "ses filles" avec l'autorité requise tout en restant juste et humaine. Une "mère" de substitution pour Eliane et d'autres pensionnaires.

Le débat : Eliane, Michèle, Mireille et Patricia


Eliane, Mireille et Michèle


Eliane a obtenu son CAP d'employée de bureau après avoir débuté des études de couture. C'est Mademoiselle Bru qui lui a vivement suggéré de changer d'orientation et elle a eu raison. Après avoir travaillé dans un centre pour personnes handicapées, Eliane a fait carrière dans un grand groupe immobilier.

Michèle nous raconte son arrivée au Château des Arts en 1960 avec son enfant, elle est âgée de dix neuf ans. Diplôme acquis elle passe un concours pour être secrétaire dans un institut de recherches. Lors de l'entretien d'embauche le directeur lui suggère de ne pas parler de son enfant afin de ne pas poser de "problème" dans son travail. Son enfant sera passé sous silence pendant quelques années jusqu'au jour où des collègues la surprennent en sa compagnie sans que cela pose le "fameux" problème initialement invoqué.

Mireille est arrivée enceinte et a accouché à Cholet avant d'intégrer le Château des Arts en 1962 avec son bébé de neuf mois. Elle est entourée et soutenue par sa famille contrairement à d'autres jeunes filles. Son séjour au Centre Espoir s'est déroulé en alternance entre son statut de pensionnaire et les visites dans sa famille "c'était le seul établissement qui assurait une éducation jusqu'à l'obtention d'un diplôme" pour les mères célibataires.

Patricia est la fille de Monique, elle a passé ses premières années au Centre Espoir, a été élevée par un beau-père qui l'a toujours considérée comme sa fille et qu'elle appelait papa. A neuf ans elle entend une phrase jetée en l'air par une personne de la famille et apprend qu'elle n'est pas la fille biologique de son "papa". Sa mère ne souhaite pas évoquer le sujet mais, à l'adolescence, Patricia persiste et retrouve les traces, l'adresse de son père biologique. C'est à trente ans qu'elle décide de le rencontrer, de faire sa connaissance. Des retrouvailles qui vont perdurer.

Patricia Ghilardi

Claude, Eliane, Jeannine, Michèle, Monique, Patricia, vous nous avez ému, vos parcours différents et chaotiques nous ont interpelé sur les conditions des mères célibataires dans les années 1960 et bien avant. Le Centre Espoir porte bien son nom et a tenu ses engagements en assurant à la fois votre éducation et celle de votre enfant. Le Château des Arts n'est pas en reste puisqu'il a fait de vous les artistes de vos vie. Merci Mesdames pour vos témoignages et soyez fières des personnes que vous êtes devenues.

Grille du Château des Arts
Photo de P. Ghilardi

Le Château des Arts n'a pas fini de nous raconter son histoire. Témoin du mariage de François Mauriac et de Jeanne Lafon en 1913, puis foyer des mères célibataires à partir de 1956, il a perduré dans son statut de lieu d'éducation jusqu'en 2002, date de sa fermeture. Racheté par la mairie de Talence en 2018 et après des travaux de réaménagements, il ré - ouvrira ses portes fin 2026 en conservatoire municipal de musique, de danses et d'arts plastiques.

L'association "Les filles de Camille"


présidée par Madame Patricia GHILARDI, l'association a pour mission de réunir les pensionnaires (mères et enfants) et professionnelles du Centre Espoir, situé au 109 rue Camille Pelletan à Talence, dans la période de 1956 à 1976 : poursuivre et communiquer sur les recherches historiques concernant cette période.

Si vous avez des informations ou souhaitez des renseignements, vous pouvez prendre contact avec l'association lesfillesdecamille@gmail.com ou auprès de Patricia Ghilardi au 06.29.86.30.40


Sources : documentaire "Camille et ses filles" de Christine Salavert - Grizet suivi d'un débat avec Eliane, Michèle, Mireille et Patricia le 12 mai 2025 à Saint Aubin de Médoc + l'association "Les Filles de Camille" présidée par Patricia Ghilardi

Photos : P. Ghilardi et JM. Lambert





20 mai 2025

Pour venir au monde...

Hier soir une adhérente, Geneviève, nous a remis un joli texte à méditer sur nos origines. Bien que le texte soit disponible sur de nombreux sites internet, son auteur n'est jamais mentionné. Si vous vous reconnaissez, n'hésitez pas à nous contacter afin que nous puissions ajouter votre nom. Voici le texte :

Pour venir au monde, il nous faut : 2 parents 4 grands - parents 8 arrières - grands - parents 16 arrière - arrière - grands - parents 32 trisaïeux 64 quadrisaïeux 128 pentasaïeux 256 hexasaïeux 512 heptasaïeux 1024 octosaïeux 2048 enneasaïeux.

En seulement 11 générations, 4094 ancêtres ont été nécessaires - tout cela en environ 300 ans avant votre naissance ou la mienne.

Prenons un moment pour réfléchir... d'où venaient - ils ? Combien de batailles ont - ils livrées ? Combien de faim ont - ils endurée ? Combien de guerres ont - ils traversées ? Combien d'épreuves nos ancêtres ont - ils surmontées ?

En contrepartie, combien d'amour, de force, de joie et d'encouragement nous ont - ils transmis ?

Combien de leur volonté de survivre chacun d'eux nous a - t - il laissée, nous permettant d'être en vie aujourd'hui ?

Nous n'existons que grâce à tout ce qu'ils ont traversé.

14 mai 2025

Résistance - La tragédie de la ferme de Richemont

Nous sommes en juillet 1944, à quelques kilomètres au sud-ouest de Saucats dans une ferme abandonnée : la ferme de Richemont. Depuis quelques semaines, un groupe d'une vingtaine de jeunes gens s'y retrouvent régulièrement et s'entraînent afin de se préparer à soutenir la résistance.

Cette ferme a été choisie en juin 1944, car isolée et abandonnée, elle est située loin des axes routiers, en plein milieu d'une forêt de pins et seul un chemin étroit en permet l’accès. De plus, elle est suffisamment grande pour y accueillir le groupe de jeunes gens.

Ce sont des jeunes hommes âgés entre 17 et 23 ans  qui sont pour la plupart élèves au lycée Montaigne à Bordeaux. Ils se préparent à intégrer Saint-Cyr, ou l’École nationale de la France d'outre Mer ou encore Médecine. Un groupe de trois tirailleurs marocains les a également rejoint. 

Ils s'entraînent tous avec une rigueur militaire : maniement des mitraillettes, tours de garde, quelques opérations de sabotage et surtout en ce mois de juillet, ils attendent le parachutage d'armes. C'est un message de la BBC qui doit les prévenir : "la panthère est enrhumée" puis "le coucou chante en mai". 

C'est le lieutenant François Mossé qui instruit ces jeunes ; il a l'expérience d'années de résistance dans le Vercors. Avec son cousin Jacques Glotz et avec l'aide du bordelais Jean Dietlin, ce petit groupe a pu être formé vers avril / mai 1944.

Toutefois, l'imprudence de l'un des leurs, André Hosteins, fait qu'ils sont dénoncés.

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Au matin du 14 juillet, vers 7h00, deux autocars traversent Saucats et se rendent en direction de Saint-Magne ; l'un transporte des miliciens, l'autre des Allemands.

Le débarquement, qui a eu lieu le 6 juin, a fait grandir l'espoir de la victoire proche. Ce matin-là, les résistants se sont levés plus tard, ils ont hissé le drapeau français pour célébrer le 14 juillet et vaquent à leurs occupations quotidiennes. Sur les 24 personnes qui composent le groupe, ils ne sont que 15 à la ferme. Ils sont peu armés : douze mitraillettes avec deux chargeurs pour chacune et une caisse de grenades car ils attendent le parachutage d'armes

Vers 8h00, Philippe Béguerie part chercher de l'eau au puits tout proche. Des bruits inhabituels résonnent dans le bois : craquements, bruits de branches.... quand la première rafale de tirs se fait entendre, il n'y a plus de doute possible. 

Rien ne les a préparé à ce qu'il va leur arriver.

A l'intérieur de la ferme, François Mossé, le résistant confirmé qui les dirige, comprend ce qui se passe mais est l'un des premiers à se faire tuer. Pris en étau, par une cinquantaine de miliciens par l'Ouest et une soixantaine d'Allemands par l'Est, les jeunes gens se défendent avec héroïsme jusqu'à 11h00 environ. Les assaillants font alors venir un canon de 105, situé non loin de là. Les jeunes gens, sachant ce qui allaient leur arriver, tentent alors une sortie frontale et sont fauchés sous les balles ennemies.


La Ferme après le massacre 
  

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 Les blessés sont abattus sur place et dépouillés de leurs objets de valeur puis, l'ordre est donné aux habitants de Saucats de les enfouir dans une fosse commune, en dehors du cimetière.  Mais, le maire et les habitants n'obéissent pas à cette demande choquante et décident d'offrir une sépulture décente aux malheureux, à proximité de la ferme calcinée. 

L'inhumation avec les habitants de Saucats
L'inhumation avec les habitants de Saucats
 
Les tombes et les cercueils

Les jeunes gens n'avaient rien sur eux qui puisse permettre de les identifier afin qu’aucune représailles ne puisse être faite envers leur famille. Parmi les décombres, on retrouvera un livre de cours avec la devise d'Henri de Bournazel :

"Mon âme est à Dieu, mon corps à la France, mon honneur à moi"

Un  jeune qui venait de Bordeaux, Jean-Pierre Bouron et qui se rendait à la ferme est capturé par les Allemands, bien qu'il n'ait pas combattu aux côté de ses camarades, il sera emmené au camp de Souge, puis torturé et fusillé. Un jeune charbonnier italien, René Moretto qui se trouvait à proximité par hasard, est également arrêté.

De ce massacre, trois survivront :  Philippe Béguerie, Driss Ben Milou et Miliani Ben Mekki, tous deux tirailleurs. 

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Les jeunes tombés ce jour-là à la ferme :

  • ANÈRE Lucien (Lulu) - né le 12 mars 1924 à Bordeaux, tué à 20 ans. Il avait été reçu à l'école nationale de la France d'outre-mer.
  • BRUNEAU Jean-Claude (Chérubin) - né le 14 février 1925 à Bordeaux, tué à 19 ans. Il avait réussi le concours de médecine et souhaitait devenir chirurgien.
  • CÉLÉRIER Guy - né le 29 janvier 1927 à Bordeaux, tué à 17 ans. Son père a disparu, tombé au combat et sa mère, engagée dans la Croix-Rouge, sera arrêtée et enfermée au fort du Hâ.
  • DIETLIN Daniel (Dany) - né le 25 décembre 1925 à Conakry en Guinée, tué à 19 ans. Il avait été reçu à l'école nationale de la France d'outre-mer. Il était le frère cadet de Jean Dietlin.
  • GLOTZ Jacques (Rivière) - né le 10 février 1923 à Paris, tué à 21 ans. Dès 1940, il s'engage dans des activités de résistance à Grenoble et Lyon ; il arrive à Bordeaux avec son cousin François Mossé.
  • HUAULT Christian - né le 4 mai 1922 à Villaines-les-Rochers en Touraine, tué à 22 ans. Il est appelé par l'organisation Todt, et en sera déserteur et condamné à mort par contumace.
  • HURTEAU Roger (Pacha) - né le 2 septembre 1923 à Alep en Syrie, tué à à 20 ans. Dès 1941, il travaille chez un constructeur de bateau à Lormont et aide la résistance en fournissant des informations. Il connait bien Anère et Rouin.
  • MOSSÉ François (Noël ou Denis) - né 14 novembre 1921 à Paris (8e), tué à 22 ans. Il était étudiant en Droit et Sciences Politiques à Lyon. Vaillant résistant de la première heure, il recruta et organisa le maquis de Saucats. 
  • PICON Michel (d'Harcourt) - né le 15 janvier 1924 à Mayence en Allemagne, tué à la ferme à 20 ans. Il souhaite avoir une carrière militaire comme son père et souhaite intégrer Saint-Cyr.
  • ROUIN Jacques (Dunablad ou toubib)  - né le 13 juin 1922, tué à 22 ans. Il fait ses études à Montaigne et souhaite intégrer Santé Navale. Il sera achevé près de la ferme alors qu'il était en train de panser Huault et Taillefer.
  • SABATÉ Roger (Corbin) - né le 28 juin 1925 à Masparraute au Pays Basque, tué à 19 ans. Il avait réussi le concours d'entrée à Saint-Cyr.
  • TAILLEFER André (Rouquin) - né le 5 août 1923 à Bordeaux, tué à 20 ans.  Il effectue diverses tâches pour des commerces bordelais afin d'échapper au STO. Malgré tout, l'organisation Todt le requière mais il suivra Huault à Saucats. 
Ceux fusillés au Camp de Souge :
  • BOURON Jean-Pierre (Bougie) - né le 1er novembre 1925 à Saint-Nazaire, arrêté le 14 juillet, amené au Fort du Hâ puis fusillé au Camp de Souge le 1er août 1944 à 18 ans. Il sera admissible à Saint-Cyr, il voulait consacrer sa vie au service de la France.  
  • MORETTO René -  né le 3 juillet 1923 à Concordia en Italie, arrêté le 14 juillet, amené au Fort du Hâ puis fusillé au Camp de Souge le 1er août 1944 à 21 ans. Comme il se trouve à proximité de la ferme ce jour-là, il est arrêté en même temps que Bouron et connaît le même sort funeste alors qu'il n'appartenait pas au groupe de résistants.

Les survivants :

  • Abdah-Allah - prisonnier échappé, il avait rejoint le groupe avec Driss. Ce jour-là il était avec Bourdon.
  • BÉGUERIE Philippe - né le 2 décembre 1925 à Bordeaux et décédé le 3 mai 2017 à Paris (14e) à 91 ans. Pendant l'assaut de la ferme, il réussit à s'enfuir et rejoint le maquis de l'Armagnac. Après la guerre, il devient prêtre chez les spiritains. Il a réuni ses souvenirs de ce jour funeste dans un ouvrage intitulé "Le combat de Saucats". 
  • BEN MEKKI Miliani - ce jour-là, n'ayant pas d'arme pour se défendre, il réussit à s'enfuir. Personne ne sait ce qu'il est devenu.
  • BEN MILOU Driss - il est sergent d'une unité de tirailleur marocain, fait prisonnier puis s'évade d'un camp de prisonnier. Il rejoint le groupe avec Abdah-Allah. Ce jour-là, dès qu'il entend les bruits suspects, il se dirige dans leur direction. Personne ne sait ce qu'il est devenu.
  • BOURDON Pierre (Bâton) - il habitait rue Notre Dame à Bordeaux. Ce jour-là,  il était en reconnaissance près de Langon avec Abdah-Allah.  
  • CHANRION Henri (Toto) - il travaille au chantier Dupuy à Douence. Ce jour-là, il faisait la liaison avec la résistance de Bordeaux. 
  • DIETLIN Jean (Eric) - né le 13 juillet 1923 à Conakry en Guinée, frère ainé de Daniel Dietlin. Il a à son actif de nombreux actes de résistance et de renseignement. Il intégrera Saint-Cyr et aura une carrière militaire. Ce jour-là, il fêtait son anniversaire avec sa mère.
  • HOSTEINS André (Dédé) -  né le 20 février 1926 à Bordeaux. Il va faire preuve d'imprudence et va révéler, sous la torture, le lieu où sont réunis ses camarades. Il assistera au massacre, puis sera détenu au Fort du Hâ et déporté. Il sera ensuite jugé pour trahison et décédera le 3 novembre 1973 à Bordeaux à l'âge de 47 ans.
  • RICOU Pierre (Gâteux) - né le 7 novembre 1924 à Talence. Il se prépare au concours à l'école nationale de la France d'Outre-Mer. Ce jour-là, il était parti chercher de la nourriture, quand il reviendra dans la nuit, il découvrira les corps de ses camarades et les veillera toute la nuit. Il continuera dans la résistance puis intégrera l'école nationale de la France d'Outre-Mer. Il reviendra de nombreuses fois au mémorial. Il décédera le 30 novembre 2020 à l'âge de 96 ans. 
  • ...X... (Ernest) - Ce jour-là, il était parti récupérer une voiture du côté de Soulac.

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En avril 1945, un hommage leur est rendu à la Faculté des lettres de Bordeaux ainsi qu'à la cathédrale Saint-André. Leurs corps sont rapatriés à Bordeaux lors de cette cérémonie. Il est décidé de construire un monument à la gloire de ces jeunes tombés sous la barbarie nazie, et à la gloire de l'ensemble des martyrs de la résistance du Sud-Ouest.


 

Le monument est construit sur le lieu du drame car, de la ferme, il ne reste rien : il s'agit d'un obélisque de 35 mètres de hauteur nommé "Le Signal". Sur les quatre faces, quatre sculptures représentant la foi, le sacrifice, le courage, la victoire, ont été réalisées spécialement afin de rendre hommage aux résistants tombés sous les coups de la barbarie. 

Tous les ans, le 14 juillet, leur mémoire est commémorée au Lycée Montaigne à Bordeaux.

 

La plaque commémorative cours Victor Hugo à Bordeaux

Ressources :

 

08 mai 2025

Bordeaux au Moyen - Age

Rendez - vous pris avec notre guide Catherine de l' office de tourisme de Bordeaux le mardi 8 avril 2025 à 14h au pied de la Grosse Cloche rue Saint James, rue qui sera celle des libraires et des imprimeurs du XVIème au XIXème siècle. 

Et c'est parti pour un voyage au temps médiéval de Bordeaux :

James en Gasgon signifie Jacques.
La rue Saint James se situe sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle

Les villes - marchés, les maisons et les rues au Moyen - Age

Le vin s'achetait à la taverne et il était taxé au pichet. Le sel, essentiel pour la conservation des aliments, ainsi que le blé étaient des denrées majeures dans le commerce atlantique et participer à des marchés ou des foires était un privilège économique pour les commerçants et les villes. Les productions artisanales et les autres denrées faisaient plus souvent l'objet de troc. A partir des XIIIe et XIVe siècles, les artisans et les commerçants se regroupaient par corporation de métiers et par rues. 

C'est en 1431 que le roi d'Angleterre a mis en place la foire de Bordeaux qui se tenait dans un premier temps sur les quais entre la place de la Bourse et celle de la Monnaie. Au XVIe siècle, les rois Charles VII et Charles IX ont fixé les dates de la foire à mars et octobre. En 1853, elle déménage sur la place des Quinconces où se dressait auparavant le château Trompette. 

De nos jours et pour perpétuer la tradition du Moyen Age, la foire aux plaisirs de Bordeaux s'installe place des Quinconces aux mêmes périodes de l'année.

Par manque de place à l'intérieur des remparts et parce que les impôts étaient déterminés par la surface au sol, les maisons du Moyen - Age étaient très souvent mitoyennes ou séparées par une ruelle dite "androne". Elles possédaient généralement plusieurs étages construits en pierre et pans de bois et servaient de boutiques ou d'ateliers en rez - de - chaussée et d'habitations aux étages.

Les rues de Bordeaux étaient étroites, car comme nous venons de le souligner, on cherchait à construire le maximum d'habitations à l'intérieur des remparts.

Ruelle étroite cours Victor - Hugo

Les remparts 

La ville de Bordeaux a été fortifiée par trois fois afin de se protéger des attaques, de contrôler les accès à l'intérieur de l'enceinte et de prélever des taxes sur les marchandises :

- après l'invasion des barbares en 276, Bordeaux prend la décision de devenir un castrum "lieu fortifié" afin de se protéger de futures attaques. Un rempart de 5 mètres d'épaisseur, 9 mètres de haut, entouré de 2 fossés avec 4 portes et 6 tours est alors érigé. La superficie de la ville à l' époque est de 30 hectares dans une enceinte de 740m sur 480m et englobe les actuels cours Alsace et Lorraine, rue des Remparts, cours du Chapeau Rouge et cours de l'Intendance.

- en 1227 un second rempart est construit afin de protéger les quartiers neufs situés autour de l'église Saint Eloi : la rue Neuve, la rue de la Rousselle et le Palais de l'Ombrière. 50 tours et 6 nouvelles portes sont ajoutées dont la porte Saint Eloi  (la Grosse Cloche) qui est la plus ancienne que la ville conserve du Moyen Age.

- en 1327 un troisième rempart, ouvert par une trentaine de portes, est construit afin d'intégrer et de fortifier les nouveaux quartiers Sainte Croix, Sainte Eulalie, Saint Michel. 

Archives Bordeaux Métropole : BORDEAUX 370 S 1 2 7 - Bordeaux, au XIVe siècle, livre bordelaise (Tome I, cahier 2, page 7) - [XIX]


Notre guide nous rapporte une légende de 1205, lorsque Alphonse VIII, roi de Castille, arrive aux portes de Bordeaux  accompagné de son géant Fernand venu terrasser Gaillard, chevalier de Lalande en combat singulier pour assiéger la ville de Bordeaux. Notre preux chevalier décapite la tête du Goliath espagnol. Fort de sa victoire, le chevalier de Lalande fait construire, en 1217, la chapelle du couvent des Grands - Carmes.

Plan de la ville de Bordeaux en 1550. Source Gallica


La porte Saint Eloi dite "La Grosse Cloche"

L'ancien beffroi de l'Hôtel de Ville a été édifié au XVème siècle sur les vestiges de l'ancienne porte Saint Eloi, dite aussi porte Saint James, datant du XIIème siècle. C'est un édifice qui fût à la fois beffroi de la cité, prison et passage dans les remparts.

Elle possède deux tours de 40 mètres de haut reliées par un bâtiment central. Le léopard d'or rappelle les armes de la province de la Guyenne anglaise dont Bordeaux était la capitale.

L'actuel cours Victor Hugo était à l'époque un fossé longeant le rempart dont nous pouvons voir des vestiges dans les deux magasins ouvrants la rue Saint James.

Les magistrats de la ville sonnaient la cloche pour donner le signal des vendanges et alerter la population en cas de danger. La cloche actuelle a été coulée par le fondeur Turmeau. Elle pèse 7800 kilos pour deux mètres de hauteur et de diamètre. Du fait de son poids, qui pourrait provoquer des fissures et dégâts sur l'édifice, elle ne sonne plus qu'à de rares occasions à 11h :

    - le premier janvier pour le nouvel an

    - le 8 mai pour la victoire du 8 mai 1945

    - le 14 juillet pour la Fête Nationale

    - le 28 août pour la libération de Bordeaux en 1944

    - le 11 novembre pour l'armistice de 1918

    - depuis 2016 elle sonne également tous les premiers dimanches du mois.

Texte écrit sur la Grosse Cloche : "J'appelle aux armes, j'annonce les jours, je donne les heures, je chasse l'orage, je sonne les fêtes, je crie à l'incendie".


L' église Saint Eloi 


Anciennement église de la Jurade de Bordeaux, le quartier Saint Eloi s'est développé autour de ce monument à partir du XIIe siècle. Il est devenu le quartier politique et économique de la ville. L'église Saint Eloi est située entre le mûr d'enceinte de l'époque et la Grosse Cloche. Elle était dédiée au patron des orfèvres et des armuriers. 


La rue Pilet

Traversons le cours Victor Hugo pour nous retrouver dans le quartier Saint Michel devant l'une des plus vieille maison de la ville située au n° 2 de la rue Pilet. Anciennement rua Panteneira qui rappelle la profession de pentenier, en gascon pentiar qui signifie peigner la laine. D'après des recherches récentes, il semblerait que cette habitation à colombages de bois daterait plutôt du XVIe siècle car les fenêtres à croisillons en croix de Saint André sont de cette époque.


L' impasse de la rue Neuve



Rue Neuve, nous faisons une halte au square Jean - Bureau pour nous arrêter devant une vieille maison  avec ses fenêtres à meneaux.

De nombreuses familles riches possédaient une résidence dans la rue Neuve. De part sa localisation proche du Palais de l'Ombrière la rue se trouvait entre le pouvoir commercial et le pouvoir communal. Les jardins des hôtels particuliers de ce secteur allaient jusqu'à la rue du Muguet et la rue Descazeaux (nous y reviendront plus loin). 

Au fond de l'impasse de la rue Neuve nous découvrons, deux merveilles architecturales de l'époque médiévale. A l'entrée de l' androne nous pouvons admirer une statue logée dans une niche. Sur notre gauche nous admirons un hôtel particulier (l'oustaü en gascon) ayant appartenu à la famille Soler (Rostand del Soler fut maire de 1237 à 1238 puis de nouveau en 1241 avant d'être sénéchal de Gascogne en 1242) et qui semble être la plus ancienne des maisons de Bordeaux. Ses fenêtres ressemblent à celles d'une cathédrale. A la fin du XIVe siècle l'apogée des Soler déclina et c'est la famille Lalande qui pris possession de cet oustaü. Au fond de la cour, la maison de Madame Jeanne de Lartigue, épouse du célèbre Montesquieu qui y résida jusqu'à son décès. Au premier balcon nous pouvons voir les bustes d'une femme et d'un homme. 



Rue du puits Descazeaux

Cette rue date du XIIIe ou XIVe siècle et débute à l'emplacement d'un puits qui se situait dans la maison Lalande (putz dans casaus en gascon). Ce puits souligne le fait que les jardins bordaient les résidences des riches marchands et des Jurats au Moyen - Age. De plus, des témoignages retrouvés indiquent que la rue Neuve était bordée de vignes et de jardins au XVIIIe siècle.


Rue du Muguet

Elle porte ce nom depuis 1830, probablement par le fait que l'on trouvait cette fleur dans les jardins. En 1380, elle portait le nom de Carréira de la Muscada. Des historiens ont émis l'hypothèse que, de l'odeur de la noix de muscade aurait pu découler celle du muguet.


Rue de la Rousselle



Anciennement rue Montaigne. L' auteur des Essais et maire de Bordeaux de 1581 à 1585, Michel Eyquem de Montaigne, y vit le jour et y passa une partie de son adolescence au n° 23 - 25. Y subsistent les vestiges de l'oratoire ainsi qu'une cheminée. Autrefois cette rue sentait les épices et le poisson. Elle tirerait son nom de "rosseu" qui signifie daurade en gascon. Au Moyen - Age elle partait des fossés (cours Victor - Hugo de nos jours) pour rejoindre le port Saint Jean (porte Saint Jean) puis le marché situé actuellement place Fernand Laffargue.

Nous pouvons voir sur les photos les stigmates du double effondrement qui a eut lieu dans la nuit du 20 au 21 juin 2021.


Rue des Bahutiers

Les noms des rues du quartier Saint Pierre évoque encore les anciens métiers :

- rue des Argentiers (les orfèvres)

- rue du Chai des Farines (les entrepôts à céréales)

- et la rue des Bahutiers (les marchands de coffres)

Cette rue porte le nom des artisans qui réalisaient des bahuts ou coffres en bois dans lesquels étaient rangées les affaires car il n'y avait pas d'armoires à l'époque. Nous pouvons admirer au n° 47, une maison qui, à l'époque du Moyen - Age était une boutique.


Les boutiques du Moyen - Age donnaient directement sur la rue avec une large ouverture : une planche de bois, soutenue par des piquets, servait de comptoir dans la journée et de volets le soir à la fermeture de la boutique.

Anecdotes de la rue des Bahutiers :
- A la Renaissance, au n°8 se dressait un superbe édifice détruit en 1868 dont une partie de la façade est conservée au Musée d'Aquitaine. " L'écrivain Flaubert a notamment décrit la façade ornée de cette demeure pittoresque qui appartenait à un scientifique précurseur, alors que la rue des Bahutiers portait encore le nom de rue d'Enfer".

- Au n°13 a vécu jusqu' à son décès Flora Tristan (1803 - 1844), pionnière du syndicalisme et du féminisme qui repose aujourd'hui au cimetière de la Chartreuse.

La porte Cailhau

Nous terminons notre promenade médiévale par la porte dite du Palais construite en 1495 avec la participation de la noblesse de Guyenne et de l'archevêque de Bordeaux. Elle a deux significations possibles : 

- caillou (cailhau en gascon) : cargaisons de cailloux ramenées par les bateaux à Bordeaux

- caillau : riche famille établie à proximité de la porte et qui donna plusieurs maires à la ville

Entrée royale de la ville, cette porte haute de 35 mètres est édifiée à la fin du XVe siècle en commémoration de la victoire de Charles VIII contre les italiens à Fornoue en 1495. Elle est intégrée dans les remparts de la ville et se situe entre les deux principales rivières de la ville : le Peugue (cours Alsace et Lorraine) et la Devèze (rue de la Devise). Elle donnait accès au Palais de l'Ombrière, résidence des ducs de Guyenne, démoli en 1800 pour permettre l'ouverture de l'actuelle rue du Palais de l'Ombrière.

Archives Bordeaux Métropole : BORDEAUX 370 S 1 6 8 
Vue de Bordeaux au Moyen Âge, Palais de l'Ombrière, Doyenné (Tome I, cahier 6, page 8) - [XIX]


Côté ville nous pouvons voir la trace de l'ancien rempart. Côté fleuve nous pouvons observer deux anges portant un écusson à trois fleurs de lys observés par un personnage chevelu. Nous pouvons également voir Charles VIII, Saint Jean l'évangéliste et le cardinal d'Epernay, archevêque de Bordeaux.




Ainsi s'achève notre périple médiéval bordelais non sans avoir remercié notre guide Catherine pour toutes les informations et anecdotes historiques qu'elle a su partager avec nous.

Retour vers le futur en tramway et bus pour rejoindre notre petite commune de Saint Aubin de Médoc.


Sources : visite guidée par l' Office de Tourisme de Bordeaux / Gallica / Archives Bordeaux Métropole / Journal Sud Ouest / Divers internet / Photos personnelles de la visite


Paléographie chez Généalogie 33